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Ma psy dit que je suis formidable
22 avril 2013

Vole mon faucon ! (Les aventures de la famille VH et de leur progéniture)

La famille VH souhaitait rendre une courte visite aux ancêtres de Madame H. pour leur présenter leur nouvelle acquisition (mais non, pas la Picasso): leur progéniture qui venait de fêter ses 2 mois. Les aïeuls de Madame H. habitaient dans une contrée lointaine et dépeuplée mais néanmoins pittoresque nommée la Vendée. Long était le chemin pour arriver dans ce pays fort fort lointain. Y aller avec la voiture était trop fastidieux, ils optèrent donc pour l’avion.

Madame H. dénicha, sur la machine à système binaire, des vols en partance de Marseille à destination de Nantes via une compagnie made in France. Elle fut agréablement surprise de constater que le vol était gratuit pour les bébés et que la poussette était aussi prise en charge. Madame H. toujours soucieuse de se conformer à la loi[1] lut avec rigueur, croyait-elle, les astérisques, les petits encadrés, les conditions générales de vente et tout ce qui était écrit en petit caractères afin de ne rien laisser au hasard. Elle allait prendre l’avion avec son rejeton, ce n’était pas rien ! Elle devait anticiper. Elle s’intéressa notamment aux papiers qu’elle devait emmener avec elle. Tous les passagers doivent présenter leur pièce d’identité, était-il spécifié dans un petit encart. Madame H. se dit tout naturellement que les agents de la compagnie n’allaient pas demander une pièce d’identité pour son bébé de deux mois. Ce serait ridicule, qui penserait (et pourrait) faire cette démarche administrative juste après la naissance de son enfant ? Elle mit tout de même dans ses bagages l’acte de naissance de sa fille, par précaution, juste au cas où. Elle aurait bien pris le livret de famille pour plus de sûreté mais malheureusement la mairie ne lui avait toujours pas délivré.

faucon-berigora-vol

Arriva le jour du départ. Madame H. et son conjoint se dépatouillèrent comme ils purent avec leurs bagages, la poussette et le nourrisson qu’elle contenait, pour rejoindre le premier guichet (la famille VH aime les guichets et ils le leur rendent bien). Haletants, transpirants et un peu perdus, les courageux parents présentèrent leurs billets, leurs pièces d’identité et l’acte de naissance à Madame l’agent d’escale. L’enregistrement se déroula sans difficulté. Madame l’agent d’escale de l’aéroport de Marseille fut même tout-à-fait charmante. Elle pria le (plus tout) jeune couple de déposer les sacs sur le tapis roulant. La poussette et le cosy devaient être emballés, en revanche, dans des grands sacs plastiques transparents et déposés sur un tapis spécial, le tapis des bagages encombrants ou dit ‘hors gabarits’. Tandis que Monsieur V. traînait ses encombrants vers le tapis spécial, Madame H. traînait portait avec tendresse son bébé dans les bras. Et oui, le bébé il fallait le porter, comme un énième bagage, et traverser les couloirs et divers halls jusqu’à l’avion. Rien ne leur avait été proposé pour transporter le petit ange. Mais comment font les personnes seules avec leurs enfants ?, s’indigna Madame H.

Il fallait désormais passer la sécurité : vider ses poches, enlever sa veste, ses chaussures et les déposer dans les bacs, se refiler le bébé (sans le faire pleurer, sinon la honte), passer sous le portique anti-métaux, faire sonner le portique, reculer, enlever sa ceinture, repasser sous le portique, poser le bébé dans un bac, remettre sa ceinture, ses chaussures, sa veste, s'apercevoir qu'il manque quelque chose, reprendre le bébé dans le bac,  le tout sous les yeux imperturbables des Messieurs les agents de la sécurité.

C’est justement en confiant son indignation à son conjoint que Madame H. aperçut une mère seule transportant tant bien que mal son petit dans le bras droit et ses bagages sur l'epaule gauche, sur le dos et la tête, alouette. Cette valeureuse maman fut contrainte de poser son bambin (je n’aurai bientôt plus de synonymes de bébé) par terre pour pouvoir vider ses poches, enlever sa veste, ses chaussures, sa ceinture, les placer dans les bacs… Le chérubin (ça y est, dernier synonyme en stock) pleurait et trépignait sur le sol en attendant sa génitrice. Ces Messieurs les agents de la sécurité demeuraient définitivement imperturbables. Ils regardaient droits devant eux, le petit suppliant à leurs pieds. Ils remplissent drôlement bien leur fonction d’agent de sécurité!, pensait ironiquement Madame H.

La suite du voyage se déroula à merveille. La petite fille des VH ne s’aperçut même pas des 6 000 mètres[2] qui la séparaient du sol.

 (Mais il ne se passe rien dans ce billet !, vous écriez-vous, ça sent l’arnaque à plein nez, elle nous mène en bateau avion depuis tout à l'heure ! On n’a pas que ça à faire ! On doit aussi lire nos mails, regarder les nouveaux ‘vie de merde’, notre astrologie du jour, revoir notre fil d’actualité facebook et examiner plus en détails cette photo de Jean-Mi bourré prise samedi soir (qu'est-ce qu'il s’est murgé ce con ! oh le con!), on doit aussi ouvrir le powerpoint des petits chats cro mignons que tata Jacqueline nous a envoyé…et en plus on a du boulot nous, on ne traîne pas sur Internet toute la journée, non mais. Bon, on va quand-même le terminer ce billet, juste le temps de télécharger la vidéo ‘des meilleures chutes en ski nautique’ qu’à followé Jean-Pierre ce matin. Non mais.) 

Fin du suspens insoutenable qui vous tient en haleine depuis le début de l’histoire.

Une semaine s’écoula et le temps du trajet retour se pointa. La famille VH se rendit, fraîche et sereine, au guichet d’enregistrement de l’aéroport de Nantes.

« Pièces d’identité des passagers s’il vous plaît. Merci. Vous avez la pièce d’identité du bébé ?

-        Euh non, j’ai l’acte de naissance.

-        Ah, ça ne suffit pas, il faut sa pièce d’identité.

-        Ah?, sourire jaune vert bleu rouge, on en a pas. Mais ils ne nous l’ont pas demandé à l’aller.

-        Ben, ils auraient dû. Je ne peux pas vous enregistrer sans sa pièce d’identité.

-      Mais le bébé n’a que deux mois ! Vous comprendrez qu’on n’a pas le temps de faire faire une pièce d’identité en deux mois ! Ils n’ont pas posé de problème à Marseille, ils savent que c’est compliqué. J’ai présenté l’acte de naissance et c’est passé.

-      Oui, mais c’est la réglementation, c’est écrit sur notre site tous les passagers doivent avoir une pièce d’identité. Il n’y a pas sa photo sur l’acte de naissance, c’est pour ça que ça peut pas passer.

-       Ok, bon, ça veut dire quoi ? Qu'on peut pas prendre l’avion retour ?!! Qu'on laisse notre bébé ici ?! C’est ridicule, ça passe à l’aller mais ça passe pas au retour ! Faudrait vous entendre, vous êtes de la même compagnie non ?

-        Oui mais à Marseille ils sont peut-être plus laxistes, nous on suit la réglementation.

-        … (regard de tueuse)

-        … (regard d’agent administratif)

-        … (re-regard de tueuse)

-        Je vais voir avec ma responsable… »

Dix minutes plus tard :

« Alors, je me suis arrangée, je vous ai enregistré sur une borne. Aux bornes ils ne demandent pas les pièces d’identité. Au guichet on est obligé de les demander.

-        … (bouche ouverte, regard décontenancé et tous les adjectifs en dé vers le conjoint). »

Et voilà, la famille VH, transpirante, avait échappé au pire : être bloquée pour une durée indéterminée dans cette contrée fort fort lointaine (mais néanmoins pittoresque).

Madame H. ne reteint qu’une seule chose de cette mésaventure : toujours prendre au pied de la lettre les astérisques, les petits encadrés, les conditions générales de vente et tout ce qui est écrit en petit caractères. Ou alors s'enregistrer aux bornes.



[1] Tout comme son conjoint d’ailleurs (cf. Le fabuleux destin de la carte grise).

[2] Pour plus d’explications sur l’altitude des avions en vol, cette remarquable note qui me laisse rêveuse (extrait) : 

« Dans un avion on fait la différence entre la vitesse "air" et la vitesse sol. Un petit exemple lorsque vous êtes au sol, un avion volant à 310 Kt (570 km/h) en vitesse air volera par rapport au sol à 310 Kt (570 km/h). En montant à 33000 pieds (10000 mètres) un avion qui vole à la même vitesse air de 310 kt volera à près de 500Kt (930 km/h) en vitesse sol. (1Kt = 1.852 km/h). Pour une vitesse air équivalente plus on monte en altitude et plus la vitesse par rapport au sol sera grande (l'air étant moins dense en altitude donc moins de traînées qui ralentissent l'avion). » http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20080619053450AArVpWZ

 

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Commentaires
D
Comment j'ai fait sans la CNI ? Et bien j'ai fait ça facilement puisqu'ils ne me l'ont pas réclamée. Et pourtant ils sont casse-c... là bas. Donc je suis pas sûre que ça soit obligatoire.
P
J'ai fait faire une CNI mais ça aurait été peut-être plus judicieux de faire un passeport. Quoique maintenant que j'y pense j'ai récupéré le dossier passeport et sur les pièces à joindre il faut la CNI! <br /> <br /> Comment tu as fait sans la CNI?<br /> <br /> Faut que j'arrête de dévoiler mon prochain billet :)
D
J'ai fait faire un passeport pr mon fils qd il avait 2 mois et demie. je comptais aller très vite voir la famille en caledonie et je me suis dépêcher de le faire faire au cas où J'en aurai besoin (au final la caledonie j'y vais cet été, aux 3 ans de mon petit...) (ms j'ai qd même utilisé le passeport plusieurs fois pdt ces 2 ans et demie qu'on vient de passer)<br /> <br /> Je craignais de rencontrer mille et une difficultés pr la fameuse photo ms ça a été, ils n'ont pas été trop chiants à la mairie : mon petit esquisse un sourire, ça passe. Je confirme : vive le mode rafale. <br /> <br /> Par contre ce qui est ridicule c'est qu'il a 2 mois sur la photo et qu'il a aujdh bientt 3 ans... c'est à dire que c'est presque impossible de le reconnaître d'après la.photo... Mais bon... <br /> <br /> (pr info passeport valable 5 ans or les enfants : donc à 4 ans et demie il aura tjs sa photo de bébé...)
J
C'est embêtant ces réglementations, surtout quand on est en face d'un agent qui veut à tout prix les respecter, mais une solution a été trouvée alors tout finit bien ;)
A
j'attends le billet avec impatience :-))
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