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Ma psy dit que je suis formidable
23 mars 2013

La palmipède frustrée et honteuse

A la piscine municipale, vendredi, 17h.

Arrivée près du bassin, mes nouvelles palmes à la main, je scrute le couloir "crawl et palmes" : personne, chouette !

J’enfile fièrement mes palmes bleues turquoise et plonge avec délice dans le couloir vide. J’enchaîne une demie longueur de crawl suivie d’une brasse coulée croisée avec la nage du dauphin. Je me tortille, me contorsionne, éclabousse, coule et roucoule, telle une sirène de 9 ans. Je ne manque pas de lancer de temps en temps (ok, il me fallait des pauses pour retrouver mon souffle) un regard narquois vers les pauvres nageurs qui peinaient à se frayer un chemin dans l’autre partie du bassin. Je patauge ainsi avec allégresse pendant un quart d’heure lorsque Monsieur le maître nageur arrive à ma hauteur :

« Désolé Madame mais vous ne pouvez pas nager avec les palmes à cette heure-ci, je n’avais pas vu que vous étiez avec des palmes, elles sont de la même couleur que l’eau et, d’un coup, je vous ai vu sur le dos en train de nager bizarrement, là je me suis dis que vous aviez des palmes. Si vous voulez prendre les palmes c’est le mardi ou le jeudi ou ce soir à partir de 18h, je mets toujours un panneau qui précise que c’est un couloir palmes. »

Moi, voix de souris, « ah, d’accord, désolée, je ne savais pas. »

Et me voilà de l’autre côté du bassin, sans palmes, tête baissée, en apnée, à faire ma brasse coulée. 

IMG_6362

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